samedi 17 octobre 2015

Dans la presse - EDF veut céder au moins 10 milliards d’euros d’actifs d’ici 2020

La centrale thermique de Rybnik, en Pologne. Shutterstock

EXCLUSIF- Le projet de construction de deux EPR en Grande-Bretagne impose à EDF des cessions d’actifs. Parmi les activités placées sous revue stratégique, l’exploration-production de sa filiale Edison n’est pas jugée « cœur de métier ».

EDF a besoin d’argent pour financer ses investissements. Selon nos informations, l’électricien public prévoit de céder au moins 10 milliards d’euros d’actifs à l’horizon 2020. Si le programme de cession « n’est pas arrêté » indique-t-on en interne, le contexte financier d’EDF impose ce mouvement : pour ne pas maltraiter davantage son titre en Bourse, EDF maintient, contre vents et marées, son objectif de générer un cash-flow libre positif après dividende à l’horizon 2018.
Or les contraintes s’accumulent : en reprenant la majorité de l’activité Réacteurs d’Areva, le groupe va devoir, d’ici fin 2016, débourser au moins 51 % de 2,7 milliards d’euros (un chiffre encore provisoire). Et en Grande-Bretagne, où EDF espère signer la semaine prochaine un accord commercial pour construire deux EPR , le tour de table réduit lui imposera de consolider son investissement, ce qu’il ne souhaitait pas faire. L’opération aura en outre un impact sur sa note à long terme, et donc ses conditions de financement. « Le coût total du projet équivaut à environ 12 % du total des actifs d’EDF », a rappelé l’agence de notation Moody’s dans une note récente.

Des actifs sous revue stratégique

EDF a déjà levé une partie du voile sur la nature des actifs qui pourraient être cédés : cet été, il a annoncé avoir placé sous revue stratégique ses actifs de production d’énergie à partir de combustibles fossiles en Europe continentale, ainsi que ses activités de production et de commercialisation de combustibles fossiles qui ne sont pas dans son cœur de métier. Cela peut donc recouvrir des centrales électriques comme certaines de ses activités de trading.
Mais cela vise aussi, selon nos informations, l’activité exploration-production (E&P) d’Edison, sa filiale en Italie. A fin 2014, Edison disposait de 46 milliards de mètres cubes équivalents de réserves. Son principal actif étranger est le gisement de gaz d’Aboukir en Égypte. EDF a par ailleurs déjà indiqué qu’il était en quête de partenaires minoritaires pour sa filiale. Du fait de la faiblesse des prix du pétrole, la période n’est toutefois pas propice pour valoriser au mieux des actifs pétroliers.

Des partenaires pour le « grand carénage »

EDF dispose par ailleurs d’une option pour vendre sa participation dans l’américain CENG, qu’il évaluait il y a un an autour de 2 milliards d’euros. EDF détient aussi des participations minoritaires dont il voudrait se défaire, notamment au sein du suisse Alpiq, mais elles sont parfois peu liquides, ou peu valorisables. Plusieurs sources évoquent aussi désormais des réflexions sur l’entrée de partenaires dans les investissements du « grand carénage » (le programme de maintenance lourde du parc nucléaire français). L’article 336-8 du code de l’énergie prévoit que le gouvernement peut proposer « des modalités permettant d’associer les acteurs intéressés, en particulier les fournisseurs d’électricité et les consommateurs électro-intensifs, aux investissements de prolongation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires ».

LES ECHOS - le 16 octobre

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