lundi 4 juillet 2016

EN BELGIQUE AUSSI: GRÈVE GÉNÉRALE CONTRE LA RÉFORME DU TRAVAIL


Transports et services publics à l’arrêt, entreprises et commerces bloqués… L’appel à la grève générale interprofessionnelle lancé le 24 juin par la FGTB a paralysé de nombreux secteurs du pays.
Les travailleurs dénoncent « les mesures de régression sociale » du gouvernement, notamment la semaine de 45 heures, la retraite à 67 ans, ainsi qu’un projet de loi Travail inversant la hiérarchie des normes.
La FGTB avait prévenu de longue date : elle appelle à la grève ce vendredi. Le syndicat socialiste entend protester contre la réforme du travail du gouvernement Michel. L’objectif de l’action est de mettre l’économie du pays à l’arrêt « afin de marquer notre opposition aux mesures de régression sociale annoncées par ce gouvernement de droite ». La date du 24 juin a été choisie pour ne pas perturber les examens des étudiants.
La CSC et la CGSLB n’ont quant à elles pas donné de mot d’ordre de grève à tous leurs affiliés. Elles laissent chacune des centrales décider. Par solidarité, certains secteurs et entreprises seront donc en grève. Quoi qu’il en soit, à elle seule, la FGTB dispose des moyens de bloquer l’économie et les transports en commun. Et les renforts venus des autres syndicats ne feront qu’accentuer les perturbations.
Précision importante : aucune manifestation d’envergure n’est organisée par la FGTB ce vendredi.

FAISONS LE POINT SECTEUR PAR SECTEUR

1. Transports en commun. Sur son compte Twitter, la SNCB précise s’attendre à des perturbations, même si l’ampleur de l’action ne peut pas encore être déterminée. Le front commun n’est pas de vigueur sur le rail ce vendredi.
Du côté de la Stib, « le mouvement se fait en front commun, la CSC et la CGSLB nous accompagnent dans le mouvement », précise Dario Coppens, secrétaire régional de la FGTB. « Il y aura très peu voire pas du tout de transports vendredi dans Bruxelles », ajoute-t-il.
Même si la CSC et la CGSLB ne participent pas à la grève, la situation risque d’être très compliquée au niveau des Tec puisque les affiliés de la FGTB représentent 50% du personnel des transports.  « Y aura-t-il des piquets dans les dépôts, qui empêcheront les bus de sortir ? La décision doit être prise jeudi mais je ne le pense pas. Et si certains décident de bloquer, ils seront très peu nombreux », assure Claudy Vickevoorst. Selon ce représentant « transports » du syndicat socialiste, en Wallonie, « il y aura des risques de blocages un peu partout, y compris sur les routes ».
La FGTB précise cependant qu’elle n’appelle pas à bloquer les routes et que, si cela devait être le cas, ces barrages devraient être filtrants. « Je n’ai pas encore de vues sur toutes les actions régionales prévues », souligne Marc Goblet, secrétaire général de la FGTB. « La grève n’étant pas en front commun, il m’est impossible de prévoir l’impact réel qu’aura cette action sur les usagers des transports avant vendredi matin. »
2. Aéroports. Un préavis est évidemment déposé pour couvrir les actions descontrôleurs aériens mais « la CGSP n’appelle pas formellement à la grève », explique le secrétaire fédéral Eric Halloin. « Nous sommes en pleine négociation sur les conditions de travail et sur les fins de carrière, ce n’est pas le moment de faire monter la pression et de jouer la provocation en bloquant les aéroports », renchérit-il. Par contre, les risques de dérangements sont bien plus grands dans le chef des bagagistes.
3. Ecoles. Côté enseignement, le secrétaire fédéral Eric Neuprez nous indique que le but « n’est pas de fermer les écoles ». Vu la fin de l’année, l’impact sur les élèves restera très limité et localisé.
4. Distribution. Dans les grands magasins et commerces au détail, la FGTB espère pousser « un maximum d’enseignes à fermer leurs portes vendredi ». Vu que des discussions et votes internes doivent encore intervenir dans les prochains jours, la vice-présidente fédérale du syndicat socialiste Myriam Delmée estime qu’il est trop tôt pour déterminer les impacts précis pour les consommateurs, mais elle prévient : « Les clients qui veulent faire leurs courses sereinement ont intérêt à éviter de les faire ce vendredi car le mouvement sera bien suivi. Toutes les enseignes seront touchées, même si cela se fera diversement selon les groupes et les localisations ».
5. Zonings industriels. Des barrages bloquants (1 à 2h maximum) et filtrants seront organisés à divers endroits afin d’empêcher ou freiner l’activité économique. Les délégués souhaitent distribuer des tracts et offrir des actions visibles « afin de paraître dans les médias ».
6. Courrier. Du côté de bpost, des perturbations dans la distribution du courrier sont à prévoir. C’est aux régionales de décider comment elles suivent l’action mais « le mouvement sera suivi comme d’habitude », a averti le représentant du secteur.
7. Communes et CPAS. Les administrations locales seront impactées proportionnellement aux poids des délégations de la CGSP au sein de ces différents services publics locaux. Le mouvement ne sera donc pas homogène d’une commune à l’autre. Cependant, les administrations devraient être particulièrement touchées à Liège, Mons, Charleroi et Namur selon nos interlocuteurs.
8. Hôpitaux. Les services de soins devraient être assurés dans les hôpitaux publics même si quelques perturbations sont sans doute à prévoir.

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