samedi 7 février 2015

FO, soudée autour de Mailly, hausse le ton contre le gouvernement (AFP)


Force ouvrière a haussé le ton contre le gouvernement vendredi, au dernier jour de son congrès à Tours, en décidant à l’unanimité d’organiser «une journée de grève interprofessionnelle» contre «la logique d’austérité», si possible avec d’autres syndicats.
«Ce qui était important, c’est que les 3.000 délégués disent +y’en a marre+» et décident de «passer à un cran supérieur», a lancé Jean-Claude Mailly en clôturant le congrès.
Le numéro un de FO qui, à 62 ans, sera reconduit formellement samedi pour un quatrième mandat, s’est félicité que la confédération ait «marqué son unité».
«Si l’on veut que (cette journée) soit réussie, il faut qu’on en discute avec les autres, c’est de l’action commune», a-t-il souligné, précisant que les contacts «avec les autres organisations» s’établiraient «très rapidement» pour convenir des modalités, de la date, et viser une action «la plus efficace possible».
Cette décision, adoptée à l’unanimité, n’est pas «si fréquente» et constitue «un événement important» parce que si cette grève «est réussie», «on peut changer les choses», a-t-il assuré devant les militants.
Il a exhorté les militants à «réussir cette putain de grève».
Son tout nouveau homologue de la CGT Philippe Martinez a lui aussi proposé cette semaine une «mobilisation» pour le début du printemps. «Nous aussi nous allons leur proposer d’en discuter, tout comme nous allons faire la même démarche auprès de la CFDT», a-t-il précisé vendredi dans un entretien à L’Humanité.
M. Mailly a fait état auprès de l’AFP de «premiers contacts» avec le nouveau secrétaire général de la CGT.
FO a affiché des «revendications claires»: le «retrait» du pacte de responsabilité, du projet de loi dit Macron et de la réforme territoriale devenus les symboles d’une «logique d’austérité».
- 'Faire reculer le gouvernement et le patronat' -
Selon le texte adopté par le congrès, «une réaction interprofessionnelle» s’impose pour «construire le rapport de force à même de faire reculer le gouvernement et le patronat».
«Le congrès dénonce, rejette et combattra le projet de loi Macron» qui «ne doit pas être voté», car «il libéralise», «flexibilise à outrance» tous les secteurs, estime le congrès de FO, et notamment «vise à banaliser le travail dominical et de nuit».
Le projet de loi Macron, actuellement en examen à l’Assemblée nationale, est destiné à lever des «blocages» de l’économie, selon le gouvernement.
Force ouvrière «exige» également «l’arrêt du CICE» (Crédit d’impôt compétitivité emploi) et demande que les entreprises bénéficiant d’aides publiques «soient soumises au préalable à des engagements et contreparties» sur l’emploi, l’investissement et les salaires.
Les congressistes ont par ailleurs adopté à 97% le rapport d’activité de Jean-Claude Mailly.
La direction du syndicat bouge peu. Le bureau confédéral (13 membres) va accueillir deux nouveaux, Jocelyne Marmande et Frédéric Souillot. La trésorière en place depuis 2007, Rose Boutaric, présentée par Jean-Claude Mailly comme une «grande soeur» et «une amie proche», quitte son poste.
Le comité confédéral national, parlement du syndicat, se réunira samedi pour constituer à la fois les deux organes de direction, la commission exécutive (35 membres) et le bureau confédéral (13 membres).
Force ouvrière, qui revendique 500.000 adhérents, demeure premier syndicat dans la fonction publique d’Etat et troisième, après la CGT et la CFDT dans l’ensemble de la fonction publique. C’est aussi le troisième syndicat dans le secteur privé.

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