François Hollande a donné, mardi 14 janvier, la troisième conférence de
presse de son mandat. Le patronat s'est empressé de saluer l'annonce de la fin
des cotisations familiales, tandis que les syndicats attendent pour leur part
un dialogue renforcé, appelant pour certains à des « mouvements sociaux
d'ampleur ».
Laurence Parisot, ex-présidente du Medef, s'est réjouie de la fin des
cotisations familiales, immédiatement après l'annonce du président.
De son côté, la confédération patronale CGPME s'est dite « satisfaite »
: « La baisse du coût du travail à travers la fin, annoncée pour 2017, des
cotisations patronales famille marque également un cap à inscrire plus
largement dans une réflexion sur le mode de financement de la protection
sociale actuellement basé à 77 % sur les revenus du travail. »
Lire notre éclairage : Des mesures qui représentent une victoire pour
le Medef
En revanche, pour les syndicats, le ton est tout autre.
Plutôt modérée, la CFDT annonce qu'elle sera « exigeante ». Elle estime
que « ce pacte ne peut fonctionner que s'il est structuré par un dialogue
social renforcé ».
« Les contreparties doivent
être considérées comme un investissement dans les femmes et les hommes pour des
emplois de qualité : embauche, insertion, qualification, qualité de vie au
travail, rémunérations… Un pacte, ce sont des engagements de part et d'autre.
La CFDT exigera des engagements précis et chiffrés de la part du patronat. »
« POLITIQUE LIBÉRALE PRO-PATRONALE »
Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, cette
annonce n'est ni plus ni moins qu'une victoire pour le patronat.
« Le patronat a d'ores et
déjà obtenu la suppression des cotisations patronales d'allocations familiales
d'ici 2017, menaçant l'avenir de la branche famille de la Sécurité sociale. Le
mécanisme des contreparties envisagées, notamment en matière d'emploi et de
rémunération, est plus qu'aléatoire.»
Un avis partagé par l'Union syndicale solidaires, qui regrette quant à
elle qu'« avec “le pacte de responsabilité”, François Hollande [poursuive] la
politique libérale pro-patronale dont il a toujours été porteur, comme ses
prédécesseurs. Une fois de plus, il sert les intérêts du Medef ». Et d'appeler
« à la construction de mouvements sociaux d'ampleur pour exprimer plus
fortement, dans les entreprises, les services et les localités, le refus de
cette politique antisociale du gouvernement ».
De son côté, la CGT estime que « le président assume le choix d'une
politique libérale. Ce faisant, il tourne le dos aux salariés ». A propos du
pacte de responsabilité, le syndicat regrette qu'« il distribue donc d'abord
l'argent au patronat et confie à d'autres et dans un horizon incertain le soin
d'en fixer la conditionnalité ».
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