Plus de 30 000 demandeurs d’asile africains étaient massés, dimanche
5 janvier, à Tel-Aviv, en Israël, selon les chiffres de la police. Ils
protestent contre le refus systématique des autorités d'examiner leur
demande d'asile.
Il s’agit du plus grand rassemblement du genre en Israël. Plus de 30 000 migrants africains entrés clandestinement
dans l’État hébreu ont manifesté, dimanche 5 janvier, à Tel-Aviv. "Nous
sommes tous des réfugiés ! Oui à la liberté, non à la prison !",
ont-ils scandé en anglais, brandissant des drapeaux érythréen et
éthiopien.
Rassemblés sur la place Yitzhak Rabin,
les manifestants - parmi lesquels des militants israéliens venus en
soutien - dénonçaient le refus des autorités israéliennes d'examiner
leurs demandes d'obtenir un statut de réfugié, ainsi que le placement en
rétention de centaines d'entre eux.
"Nous avons fui des persécutions, des dictatures, des guerres
civiles, des génocides. Le gouvernement israélien doit étudier nos
demandes d'asile et nous traiter comme des êtres humains", a déclaré à
l'AFP Daoud, un Érythréen entré clandestinement en Israël il y a quatre
ans. "Au lieu de nous considérer comme des réfugiés, le gouvernement
israélien nous traite comme des criminels", a-t-il déploré. Les migrants
ont également décrété une grève de trois jours sur leurs lieux de
travail, en majorité dans la restauration et l'hôtellerie.
Des mesures drastiques contre l’immigration clandestine
Depuis 2012, le gouvernement israélien s’attache à durcir sévèrement
sa politique en matière d’immigration clandestine. Les autorités
estiment à 60 000 le nombre d'Africains entrés clandestinement et ont
lancé en 2012 une campagne qui a abouti au départ ou à l'expulsion de 3
920 d'entre eux.
En outre, selon une loi votée le 10 décembre dernier, les immigrés
clandestins peuvent passer un an en rétention sans procès. Dans le même
temps, un centre de rétention surnommé Holot a été inauguré dans le sud
d'Israël. Il est ouvert la journée, mais ses occupants doivent pointer à
trois reprises et y passer la nuit. Destiné à accueillir 3 000
personnes, il peut être agrandi afin d'en recevoir près de 11 000.
Parallèlement, Israël a achevé en 2013 la construction d'une clôture
électronique le long des 230 km de frontière avec l'Égypte, ce qui a
permis de réduire pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales
depuis cette destination.
Avec AFP
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