dimanche 12 janvier 2014

Agen: les salariés d'UPSA inquiets du passage du paracétamol en générique

Quelque 50% de la production agenaise du laboratoire américain Bristol Myers Squibb UPSA, qui emploie directement 1.400 personnes dans l'agenais, est du paracétamol commercialisé sous les marques Dafalgan et Efferalgan. 
De 1.400 à 4.500 personnes, selon la police et les organisateurs, soutenues par de nombreux élus toutes tendances confondues, qui ont rappelé avoir "alerté" le gouvernement, se sont rassemblées à l'appel d'une intersyndicale CGT-FO-CFDT-CGC-UNSA et une délégation a été reçue en préfecture. 
Marchant derrière une banderole "Sauvons nos emplois", les manifestants répétaient le slogan "le générique, c'est pas automatique" tandis que quatre hommes portaient un cercueil noir. 
"Si cette décision était prise, ce serait une véritable catastrophe pour la région, cela détruirait des familles entières qui se retrouveraient sans emploi", s'est alarmé Bruno Bourthol, membre de l'intersyndicale. "Il n'y a pas d'autres débouchés dans la région, il faut que le gouvernement prenne la mesure de cet enjeu", a-t-il souligné. 
BMS UPSA assure 1.400 emplois directs sur l'agenais et 3.600 emplois induits. Selon les syndicats, 550 emplois seraient supprimés à court terme si cette mesure est mise en place. 
L'Agence du médicament (ANSM) a lancé début décembre la possibilité d'inscrire certaines formes de médicaments à base de paracétamol dans le répertoire des génériques. Les médicaments à base de paracétamol existent déjà sous forme générique mais ils ne sont pas inscrits au répertoire de l'ANSM qui recense l'ensemble des génériques et des princeps (forme originale) auxquels les pharmaciens ont le droit de les substituer. 
L'inscription du paracétamol dans cette liste signifie que les pharmaciens devront systématiquement délivrer un médicament générique lors de la présentation d'une ordonnance mentionnant du paracétamol, sauf si le médecin inscrit la mention "non substituable". 
"Si cette mesure était adoptée, l'assurance maladie ferait 20 millions d'économie mais l'impact négatif sur la balance commerciale, puisque nous exportons 40% de notre production, et sur les pertes d'emplois serait beaucoup plus important", a estimé auprès de l'AFP Benoit Gallet, vice-président de BMS France, chargé de la communication. 
"Nous multiplions les rencontres avec les autorités de santé publique pour trouver des solutions alternatives afin de participer à la réduction des coûts pour l'assurance maladie, tout en maintenant l'outil industriel en France", a-t-il ajouté, annonçant que le laboratoire doit "rendre le 6 février à l'Agence du médicament un rapport juridique et règlementaire sur les conséquences de cette décision". 
"On a toujours dit depuis 10 ans, que ce soient les élus ou la direction de l'entreprise, que quand BMS UPSA faisait de la productivité il fallait qu'elle en reverse une partie à la sécurité sociale, mais pas en prenant le risque de sacrifier les emplois", a déclaré le maire UDI d'Agen, Jean Dionis du Séjour, estimant que "l'État a les clés de la solution". 
Le paracétamol est la molécule la plus vendue en France, soit environ 500 millions de boîtes en 2012. Le Doliprane, fabriqué par les laboratoires Sanofi Aventis est le premier médicament de ce type et arrive en cinquième position sur la liste des médicaments de ville remboursés par l'Assurance maladie, soit 276,1 millions d'euros en 2012. 
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